On parle souvent du sixième sens des animaux. Vraiment? C’est de la science fiction. Toutefois, certains de leurs comportements est intriguant et semble relever de la parapsychologie. Il n’en est rien, c’est tout simplement un pan de leurs capacités qui sont ignorées. Selon le naturaliste Marc Giraud, « la science officielle est indifférente à ce genre de phénomène.»
Oscar, la mascotte de ce service de gériatrie, a accédé à la notoriété par le biais d’un article publié sur lui en juillet 2007 dans le New England Journal of Medicine rédigé par le David Dosa. Le gériatre décrit les rondes d’Oscar dans son service, ce don extraordinaire où son comportement récurrent avertit l’équipe médicale de la mort imminente de patients en phase terminale. Quand un résident est sur le point de mourir, il monte sur son lit et se blottit en boule contre lui jusqu’à son dernier souffle.
L’étonnante capacité d’Oscar aurait plusieurs explications: immobilité précurseur de la mort chez ces patients, odorat particulièrement développé pour sentir les cétones, les substances dégagées par les cellules mourantes. Ou bien, il ne serait attiré par certaines phéromones. Ce qui est sur, est que la mascotte du service ne câline que les personnes qui n’ont plus que quelques heures à vivre.
Oscar a présidé la mort de plus de 100 résidents de ce service. Sa seule présence au chevet d’un patient est interprétée par les médecins et le personnel de maison de soins infirmiers comme un indicateur fiable de sa mort imminente. Lorsqu’on le voit lové sur un lit, le personnel soignant avertit alors la famille pour qu’elle se rende au chevet du mourant. Oscar a tenu compagnie à des malade qui seraient morts seuls, sans proche à leur chevet. Pour son attitude dévouée, il est hautement considéré par les médecins, le personnel de Steere House et les familles des résidents.
Comment se passe une journée pour Oscar? Il n’est pas le plus sociable des chats, et ne se laisse câliner par personne affirme le personnel soignant. Il se promène dans le service, semblant repérer parmi les résidents lequel quittera ce bas monde ce jour-là. Oscar démarre sa ronde et croise Mme P qui vit dans cette unité spécialisée dans la maladie d’Alzheimer depuis trois ans maintenant. Elle ne reconnait plus ses proches malgré le fait qu’ils viennent la voir tous les jours.
Les cheveux en bataille, Mme P déambule sans but dans les couloirs. Perdue dans son monde intérieur, elle se dirige vers Oscar. Dérangé dans sa promenade, Oscar la regarde attentivement et quand elle passe devant lui, il émet un sifflement doux qui semble dire: « laisse-moi tranquille. » Elle l’ignore et continue son chemin dans le couloir. Oscar semble soulagé. Mme P n’est pas sur le point de mourir et Oscar n’a pas besoin de rester auprès d’elle.
Oscar revient au staff médical et saute sur le bureau pour boire de l’eau dans son bol et manger des croquettes. Repus, il va reprendre sa tournée par l’aile ouest. Il contourne un résident qui ronfle paisiblement, affaissé sur un canapé.
Oscar arrive à la chambre 313, et se faufile par la porte est ouverte,. Mme K. repose paisiblement dans son lit, sa respiration est régulière mais peu profonde. Elle est entourée des photos de ses petits-enfants et de celles du jour de son mariage. En dépit de ces souvenirs qui l’entourent, elle est seule. Oscar saute sur son lit et la renifle. Il fait une pause et se blottit en boule contre elle. Une heure se passe. Oscar est toujours là, contre Mme K. Une infirmière entre alors dans la chambre pour vérifier l’état de sa patiente. Elle remarque la présence d’Oscar, et alors quitte précipitamment la chambre pour retourner à son bureau, attrape le dossier de Mme K et passe quelques coups de fil.
Une demi-heure après, la famille arrive. Le personnel dispose des sièges supplémentaires pour que les proches puissent veiller Mme K. Un prêtre vient lui administrer les derniers sacrements. Malgré tout ce branle-bas de combat, Oscar n’a pas bougé d’un poil et ronronne doucement en pétrissant Mme K.
L’un des petits fils demande à sa mère, « Que fait ce chat ici?»
Sa mère, les yeux remplis de larmes, lui répond: « Il est là pour aider ta grand-mère à partir au ciel. »Trente minutes plus tard, Mme K. rend son dernier souffle. Alors Oscar se redresse, regarde autour de lui, s’en va de la chambre, si tranquillement que la famille en pleurs ne s’aperçoit pas de son départ.
De retour au staff, Oscar lape de l’eau et se recroqueville pour un long repos. Sa journée est finie. Il n’y aura plus de décès aujourd’hui. Tous les accompagnements de fin de vie par Oscar sont tout aussi attendrissants les uns que les autres. La mascotte du service a sa plaque accrochée sur un mur pour services rendus. Elle est gravée à son effigie et porte cette mention élogieuse: « Pour sa compassion dans cette unité de soins palliatifs, cette plaque est décernée à Oscar le chat
Sans briser le rêve anthropomorphique qui n’enlève rien aux qualités d’Oscar, la critique sceptique s’impose. Les spécialistes animaliers mettent d’abord l’accent sur les qualités innées des animaux.
Ainsi, le Dr Jill Goldman, spécialiste du comportement animal à Laguna Beach (Californie) estime que les chats ont un super odorat, et avance l’hypothèse que si Oscar reste auprès des mourants, c’est un comportement appris en association avec une certaine odeur propre à la mort.
Le Dr Thomas Graves, un spécialiste des chats dans l’Ilinois a déclaré à la BCC: « Les chats peuvent souvent sentir quand leurs maîtres sont malades ou quand un autre animal est malade. Ils peuvent sentir que le temps va changer, et ils sont réputés pour pressentir les tremblements de terre.» Alors, ces spécialistes ne sont pas surpris par cette sorte de sixième sens du monde animal. Rien de parapsychologique, dans le don d’Oscar. Son don est juste rare.
Nicolas Gauvrit, dans la revue Science et Pseudo-sciences parle, lui, des biais cognitifs, des corrélations illusoires ou des erreurs statistiques induites par l’équipe soignante. «Il n’y a pas la moindre preuve scientifique qu’Oscar ressente quoi que ce soit, et les considérations sur les causes possibles sont donc prématurées…»
Le Dr David Dosa a publié le livre « Un Chat médium nommé Oscar » traduit dans 20 pays qui raconte l’étonnante faculté de ce chat. Et Oscar a évidemment sa page facebook « Oscarthecat, régulièrement mise à jour ».
Cette histoire insolite sur les capacités d’Oscar montre que les animaux dans les services de soins palliatifs permettent d’exorciser, d’apaiser l’angoisse de mort des malades et la tristesse de la famille qui voit partir l’un des siens. Après que cela ne soit pas très rigoureux sur le plan scientifique, c’est une autre histoire. Mais au moins, c’est apaisant…
Et voici une réflexion touchante d’un lecteur de ce livre trouvé sur le site Babelio. Ce n’est peut-être pas scientifique mais elle témoigne de l’importance de la médiation animale, de la zoothérapie.
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http://www.nejm.org/doi/full/10.1056/NEJMp078108
http://sante.lefigaro.fr/actualite/2016/01/08/24469-quand-animaux-nous-aident-communiquer
https://fr.wikipedia.org/wiki/Oscar_(chat)
http://www.ohmymag.com/chat/oscar-est-devenu-la-mascotte-d-039-une-maison-de-retraite-grace-a-un-talent-tres-etrange_art84946.html
http://daviddosa.com/pages/
https://www.facebook.com/Oscarthecat-351919560581/
http://wamiz.com/chats/actu/oscar-le-chat-qui-aurait-predit-la-mort-de-plus-de-100-personnes-6176.html
3 réflexions sur « OSCAR, UN CHAT HORS DU COMMUN! »