MÉMOIRE CELLULAIRE ET PSEUDO-SCIENCE.

La théorie de la mémoire cellulaire s’est propagée dans l’approche psycho-spirituelle, holistique et new age.

David Inshaw https://www.tuttartpitturasculturapoesiamusica.com

Les anciens habitants de Nouvelle-Zélande mangeaient l’œil et le cœur de leurs ennemis courageux pour s’approprier leur force et leur bravoure. Au-delà du cannibalisme, il y a l’idée de mémoire cellulaire si chère aujourd’hui à de nombreux charlatans de la médecine alternative, du développement personnel et des dérives de la psychothérapie.

Le vocable de « mémoire cellulaire » est dévoyé par la pseudo-science. Il est d’abord un concept scientifique qui figure sur les bases de données scientifiques de Pubmed, et il est usité en génétique (entre autres). Ainsi, la chercheuse Edith Heard a fait un cycle de conférence au Collège de France sur la relation entre l’épigénétique et la mémoire cellulaire. C’est sans ambiguité lorsqu’on lit son questionnement: comment l’information contenue dans nos gènes est-elle lue? Mémorisée? Interprétée?

La mémoire cellulaire, ne veut pas dire (non plus) les traces laissées par un traumatisme physique (fracture) ou une maladie, décelables en médecine.

La mémoire cellulaire ne s’applique pas (non plus) à l’une des dernières découvertes  scientifiques qui affirme que le ventre est un deuxième cerveau. Au sens où  le ventre est tapissé de neurones, et producteur de sérotonine (neurotransmetteur clé du système nerveux). Cette découverte ferait du ventre une sorte de «carte d’identité» qui agit sur notre comportement. Mais ceci est une autre histoire qui n’a rien à voir avec le sujet de ce post mais qu’il fallait écrire noir sur blanc pour ne pas engendrer de confusion…

La mémoire cellulaire est une croyance pseudo-scientifique répandue dans le grand public par la médecine alternative et l’alterscience qui prétendent reconstruire une science différente. Selon cette croyance, les cellules du corps humain contiennent des indices sur nos goûts et également tous nos souvenirs autobiographiques, en dehors de notre code génétique et des cellules ( synapses, neurones, matière blanche) du cerveau étudiées en neurosciences.

Dans les pseudo-sciences, la mémoire cellulaire présente dans le corps et les cellules fonctionne comme celle de l’esprit, et garde le souvenir de traumatismes psychiques dont on ne se souviendrait pas. On retrouve le concept d’amnésie sélective qui a fait le lit des techniques de pseudo-thérapies pour retrouver les souvenirs, enfouis dans la mémoire pour se protéger d’un trauma psychique violent. Trou noir de la mémoire, par exemple, décrypté comme un symptôme du Stress-Post-Traumatique (ESPT), et non répertorié dans le DSM V ou le CIM 10 ou autre grille clinique d’inspiration psychanalytique.

La mémoire cellulaire relève de la pensée magique, et pour notre grand bonheur de cinéphiles ou de lecteurs, elle est source de scénarios haletants au grand écran et de thrillers passionnants. Dans son livre « Les mains d’Orlac », Maurice Renard raconte qu’un pianiste de renom, à la suite d’un accident, se voit greffer les mains d’un assassin. Le pianiste va être de plus en plus habité par l’instinct meurtrier de son donneur. Dans le film Body Part, autre variante: le psychiatre d’une prison perd un bras dans un accident, et se fait greffer le bras d’un tueur psychopathe qui a été exécuté. Petit à petit, le membre greffé se met à agir contre la volonté de son nouveau propriétaire.

Lorsqu’il s’agit d’une fiction cinématographique, c’est vraiment sympa, mais malheureusement, l’idée qu’un(e) transplanté(e) du cœur -ou autre organe- puisse recevoir une partie de la mémoire autobiographique du donneur est une croyance irrationnelle. Et lorsqu’il s’agit de la greffe du cœur, il y a, en sus, une connotation symbolique très forte. Car cet organe est perçu dans l’inconscient collectif  comme le siège de l’âme, des sentiments et des émotions. Hippocrate, fondateur de la médecine l’a souligné avec les croyances de son époque: « le cœur possède le feu inné et la respiration a pour but de le refroidir. La raison humaine se trouve dans le ventricule gauche et commande au reste de l’âme.»

La théorie de la mémoire cellulaire s’est propagée dans l’approche psycho-spirituelle, holistique et new age. Certains thérapeutes proposent sans sourciller des séminaires de guérison du corps de l’esprit et de l’âme avec cette conception de la mémoire cellulaire. Sans compter les dérives sectaires. Ainsi, le fondateur de la scientologie, L.Ron Hubbard a spéculé dans la Dianétique que la mémoire cellulaire pourrait expliquer comment les engrammes travaillent.
L’engramme est un enregistrement complexe de la mémoire inconsciente, qui n’est plus accessible au mental analytique. Notons que la scientologie a dévoyé le concept d’engramme, qui en neurophysiologie, est la trace biologique de la mémoire dans le cerveau.

Gary Schwartz, professeur à l’université d’Arizona de psychiatrie et autres titres universitaires ronflants, affirme avoir recueilli 70 cas où les greffés auraient hérité des traits de leurs donateurs. Ses histoires sont convaincantes et cohérentes. Il comprendrait le mécanisme par lequel fonctionne la mémoire cellulaire. On serait presque tenté de le croire (si on est impressionné par son prestige d’universitaire), s’il n’avait écrit un livre (traduit en français) « Extraordinaires contacts avec l’au-delà. » Carton rouge, on est pleine parapsychologie! Gary Schwartz fait partie des ces alterscientifiques, de ces gens formés à la science, qui conçoivent une science différente, une autre science, et qui mobilisent leurs connaissances scientifiques et leur capacité de raisonnement en faveur de leurs théories alternatives ou de leur idéologie.

Le livre de notre bon Gary est préfacé par Deepak Chopra, lui aussi un émule de la mémoire cellulaire et  un alterscientifique. Deepak Chopra est l’inventeur de la médecine globale (une alterscience) et il ne manque d’y aller de sa petite histoire psycho-spirituelle qui prouverait (selon lui) l’existence de la mémoire cellulaire, sa survie par-delà la mort physique. C’est selon Deepak Chopra, une nouvelle approche de l’univers, de la physique, de la biologie et un bouleversement de l’approche médicale. Séduisant, n’est ce pas?

Deepak Chopra cite le livre de Claire Sylvia, une jeune femme de 40 ans aux portes de la mort. Elle est miraculeusement épargnée par la Grande Faucheuse grâce à une transplantation massive d’organes. Désormais, elle devra apprendre à vivre, à respirer avec le coeur et les poumons d’un autre. Bouleversement physique? Bien sur! Mais Claire, au fil des jours, va se découvrir une nouvelle vitalité, des comportements inhabituels et des goûts étranges qu’elle n’avait pas avant ses greffes d’organes. L’esprit du donneur se serait-il transmis à elle ? Elle en est convaincue.

Force est de consater que si l’on est dans l’empathie, la fibre de la sensibilité est touchée lorsqu’on lit ces témoignages bouleversants! Se pencher sur les arguments pseudo-scientifiques de la mémoire cellulaire serait presque indécent, et c’est comme ça qu’ils passent comme une lettre à la poste. L’art des charlatans est justement de savoir parler au coeur, de savoir mettre en exergue la dimension psycho-spirituelle et de toucher au tréfonds de la sensibilité et du compassionnel. Et ça fait pleurer dans les chaumières…

La théorie de la mémoire cellulaire est encouragée dans les médias, les livres  de développement personnel à fort succès littéraire à rendre jaloux un auteur mineur, à la télévision et par des people. L’une des dernières en date est l’actrice Charlotte Valandray qui a subi une greffe de coeur, et qui croit à cette mémoire transmise du donneur au transplanté. Elle raconte dans son livre qu’elle est en forte empathie avec le mari de la donneuse, qu’elle peut décrire des lieux en Inde où elle n’est jamais allée…

La validité de la mémoire cellulaire ne repose sur aucune fondement scientifique, mais sur la collecte de témoignages de personnes transplantées. Force est de constater qu’ils sont touchants, et de reconnaître que les greffés sont remplis de gratitude envers leur donneur anonyme qui leur a sauvé la vie. Mais à tous ceux qui croient à la mémoire cellulaire après une greffe, qu’ils consultent les sites officiels et médicaux qui publient des témoignages de greffés empreints de dignité. Sans approche holistique, psycho-spirituelle et course à la belle âme!
C’est autrement bouleversant de réaliser que la médecine fait des miracles, et permet à des malades aux portes de la mort de vivre pleinement grâce à la transplantation. Comme celui de Séverine greffée coeur-poumon: « cette greffe est une renaissance complète, non seulement pour moi, mais pour toute ma famille. On m’a fait un cadeau exceptionnel…»

De nombreuses techniques dénoncées comme psycho-sectaires contribuent à banaliser la théorie de la mémoire cellulaire. L’une des plus croquignolettes est le décodage biologique ou décodage cellulaire qui a détourné de la médecine conventionnelle des cancéreux qui auraient pu être guéris, et morts prématurément par la faute de charlatans rejetant la médecine conventionnelle. Dans d’atroces souffrances en fin de vie!

Le premier théoricien du décodage biologique est le sulfureux Ryke Geerd Hamer. Médecin de formation. Sa méthode est contestée par les autorités médicales et scientifiques, dénoncées par les instances de lutte contre les dérives sectaires, et Hamer a eu de nombreux démêlés avec la justice (Allemagne, Autriche, France, Espagne).
Une deuxième génération de thérapeutes en décodage a relayé les principes de Hamer en les complexifiant, les intégrant parfois à la médecine conventionnelle. On trouve,  en vrac, la psycho-immunologie, la biologie des êtres vivants (BTEV) et la déprogrammation biologique et le biodécodage. Le décodage biologique part du principe de l’amnésie sélective. Le corps a oublié une émotion désagréable à l’origine de la maladie ou du mal-être. L’objectif du décodage biologique est de réveiller la mémoire du corps, d’accéder aux informations contenues dans les cellules.Tout est dit.

La mémoire cellulaire sert aussi de preuve aux vies antérieures. L’ineffable Annie Givaudan décrit les marques de naissance comme les signes évidents de la mémoire cellulaire de notre corps physique: « une tâche sur le corps, un creux, une malformation physique, un grain de beauté… sont autant de présences de mémoires cellulaires sur notre corps. Les douleurs morales, les peines et les chocs vécus autrefois (vies antérieures) s’inscrivent aussi dans nos cellules et nous continuons à reproduire un mal-être.» Allons y gaiement dans la pensée magique et le trip new âge!

Des livres sur les Fleurs de Bach (un placebo attrape-gogo) parlent de l’action des élixirs sur la mémoire cellulaire: « Notre corps est constitué de cellules qui récèlent un pouvoir de conscience et un mode vibratoire. Ces cellules ont enregistré des expériences négatives et positives.» Pas de panique, tout est sous contrôle: juste quelques gouttes de Fleurs de Bach pour rééquilibrer les mauvaises vibrations. Le flacon standard se vend près de 40 euros. De quoi se ruer sur l’achat d’actions des laboratoires qui les fabriquent s’ils sont cotés en bourse!  Le pire est que la grande distribution les vend dans le rayon para-pharmacie.

Alors quand on est sceptique, comment démonter la mémoire cellulaire?
Les prétendues mémoires interprétées comme celles du donneur sont des faux souvenirs. La mémoire humaine est très malléable, et elle peut être affectée par des influences extérieures et les croyances irrationnelles.

Une greffe d’organe est une expérience qui change la vie, littéralement, et elle est permise grâce à la mort de quelqu’un d’autre, souvent dans un accident. Il n’est pas surprenant que le greffé modifie son regard sur la vie, et change de personnalité.

C’est ce que reconnaît Djamila qui témoigne sur le site www.france-coeur-poumon.asso.fr: « après ma greffe, le mieux-être physique a été immédiat. Psychologiquement, c’est plus compliqué. Il faut que j’apprivoise ma nouvelle vie. Je suis quelqu’un d’autre, j’aborde la vie différemment. J’ai envie d’être en symbiose avec mon nouveau rein.»

Et pour ceux qui sont dans la pensée magique, certains de ces changements peuvent être facilement interprétés comme étant ceux  des goûts et les aversions du donneur. Les greffés (consciemment ou inconsciemment) peuvent s’interroger sur l’identité du donneur, et par un mécanisme psychologique complexe, émettre des projections et avoir l’illusion qu’une autre personne leur semble vivre maintenant à l’intérieur. Comme un alter ego.

Il y a plusieurs pistes logiques possibles pour lesquelles les greffés ont l’impression d’adopter l’identité du donneur. Les suites d’une transplantation sont lourdes, et peuvent occasionner des troubles psychiques chez certaines personnes. C’est répertorié et un suivi psychologique est souvent préconisé. Les effets secondaires des médicaments antirejet peuvent aussi modifier certaines habitudes. On sait que les dérivés de la cortisone  (Prednisone) prescrits aux transplantés  ouvrent l’appétit, d’où rien d’étonnant à ce qu’un greffé se mette à aimer les gâteaux, projetant ainsi l’idée que le donneur était un amateur de pâtisseries. Ors, c’est le médicament anti-rejet qui participe à l’appétence aux sucreries.

Malheureusement, si l’on tape sur le moteur de recherche google, on voit apparaître un nombre extraordinaires de propositions de stages ou de thérapeutes spécialistes de la mémoire cellulaire pour vous soulager de vos souffrances passées, présentes et à venir. Une véritable jungle dévolue à la pseudo science. Ne vous y laissez pas prendre! La mémoire cellulaire est une théorie-pseudo-scientifique malgré son jargon séducteur.

Sources:

http://anthropologiesante.revues.org/539#tocto2n1

http://benjamine.skynetblogs.be/tag/décodage+biologique

http://www.sciencesetavenir.fr/sante/20110928.OBS1294/biologie-totale-une-condamnation-en-belgique.html
http://www.pseudo-sciences.org/spip.php?article746
http://www.college-de-france.fr/site/edith-heard/course-2012-2013.htm
http://www.sceptiques.qc.ca/forum/charlotte-valandrey-de-coeur-inconnu-t9492.html
http://www.sceptiques.qc.ca/dictionnaire/cellular.html

Cliquer pour accéder à brochure_don_organe.pdf

http://www.mondenouveau.fr/index.php?option=com_content&task=view&id=265

 

 

UNE THÉRAPIE MORTELLE!

Lors d’une séance brutale de contention, Candace a suffoqué sous le poids des couvertures, de celui de sa mère et des thérapeutes.

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©Norman Rockwell, Affcetion

 

Certaines thérapies pseudo-scientifiques peuvent s’avérer dangereuses jusqu’à être mortelles, et au nom de croyances psychologiques irrationnelles. Le législateur est alors  d’intervenir pour éviter de nouvelles victimes. C’est ce qui s’est passé en septembre 2002 avec le Parlement américain met hors la loi la Thérapie de l’Attachement (AT) incluant une forme de  Rebirth. Cette loi a  du être votée après la mort, dans des conditions atroces, de la petite Candace Newmaker, âgée de 10 ans. Cette enfant n’est pas la seule victime. Cette thérapie dangereuse, a tué d’autres enfants outre Atlantique. En juin 2002, l’American Psychiatric Association avait officiellement pris position contre les dérives de la Thérapie de l’Attachement et cette forme de Rebirth en  dénonçant ses formes coercitives telles que la torture et la violation des droits de l’enfant.

 

Ce Rebirth meurtrier fait partie du kit de la thérapie de l’attachement. Il a été développé par un groupe underground de thérapeutes dont les concepteurs sont Robert Zaslow, Foster Cline, sans omettre Jacqui Schiff, l’une des théoriciennes clefs de l’analyse transactionnelle. Cette vision est aux antipodes de l’approche des professionnels de la pédopsychiatrie et de l’enfance et s’apparente au « dressage pavlovien ». Il faut distinguer ce rebirth meurtrier  de  la méthode de la Respiration Consciente, mise au point par Léonard Orr dans les années 60. Les deux ont en commun d’être des thérapies pseudo-scientifiques du style New Age, mais ceci est une autre histoire.

Comment des thérapeutes censés être bienveillants ont pu concocter une méthode violant les droits de l’enfant? Ces fous, car ce sont des fous sans états d’âme, se proposaient de traiter le RAD, syndrome de l’attachement.

Le RAD (Reactive attachment Disorder) est consigné dans le DSM. C’est un syndrome initialement observé, dans les années 80, chez les orphelins roumains adoptés dans des pays occidentaux. Ces enfants avaient des difficultés à s’attacher à ceux qui les entouraient dans les premières étapes de la vie. Il concerne une toute petite frange d’enfants adoptés.Ces thérapeutes criminels ont élargi et banalisé ce diagnostic rare sur les enfants supposés ne pas manifester une affection débordante envers leur parent adoptif; leur spectre de diagnostic  allait de l’autisme, à l’hyperactivité, à la dépression, etc…ayant jeté aux orties les critères du DSM pour appliquer les leurs. Il faut aussi préciser que leur philosophie est à l’opposé de la théorie de l’attachement de Johnn Bolwby, figure centrale dans le développement de la pédopsychiatrie. Pour ces thérapeutes criminels, l’enfant doit rendre ses parents heureux en se soumettant entièrement à leur autorité.

Une fois le diagnostic posé, on proposait aux parents adoptifs des méthodes de reparentage pour obtenir de l’enfant l’attachement désiré et son obéissance totale. Le Rebirthing propose d’éradiquer par la manière forte  le désordre de l’attachement de l’enfant adopté pour éviter que l’enfant ne devienne un grand criminel, à l’instar de celle de l’Américain Ted Boundy, enfant adopté et devenu à l’âge adulte,  dans les  années 1980, un célèbre Serial Killer.Ces méthodes  incluent un contact visuel de l’enfant avec le parent lorsqu’il l’ordonne, de contention physique, de coups et  d’injonctions destinés à le terroriser, incluant une phase d’une régression censée faire retrouver les souvenirs de la naissance et de la vie intra utérine.

Ce rebirth mortel ferait revivre à l’enfant sa naissance ou la vie intra-utérine – occultée de sa mémoire – avec sa mère biologique; et cette amnésie l’empêcherait de développer des liens affectifs avec ses parents adoptifs. Or, concernant la mémoire d’une supposée reviviscence de sa naissance (ou de sa vie intra-utérine), c’est scientifiquement  impossible. Les premiers souvenirs remontent à l’âge de trois ans après la période d’amnésie infantile évoquée en premier par Freud. Les enfants sont incapables de traduire des souvenirs en images verbales jusqu’à l’âge de six, sept ou huit ans. Des études récentes montrent que le cerveau des enfants n’est pas suffisamment développé pour former et conserver des souvenirs complexes de souvenirs sur le mode de l’encodage des souvenirs d’un cerveau adulte.

Aux fins de diagnostic du désordre affectif d’un enfant, ce courant criminel du rebirthing utilisait une grille, connue pour ses limites, qu’ils avaient pompeusement nommé RAD (Randolph Attachment Disorder questionnaire) .
Les items sont au nombre de 18, et pour s’en faire un petit aperçu, en voici quelques uns:
-superficiellement engageant ou charmant (item 1)-
-vols (item 2)-
-Manque de conscience (12)
-Relations appauvries avec ses proches. (item 13)
-fascination par le feu (14)
-construction anormale du discours (item 18)
Avec cette méthode de « rebirthing », les thérapeutes Connel Watkins et Julie Ponders ont  torturé jusqu’à ce que mort s’ensuive, durant deux semaines, la petite Candace. Ils s’étaient inspirés des pratiques d’un certain Douglas Gosney qui recommandait de faire revivre à l’enfant  chaque étape de sa naissance en plusieurs séances. D.Gosney avait adapté la technique du rebirth à la thérapie de l’attachement. Ces techniques de reparentage furent synthétisées à partir de son travail avec Arthur Janov, l’inventeur du cri primal et de cinq années passées au côté de William Emerson.

 

La boîte à outils de ces  thérapeutes fous comprend plusieurs méthodes coercitives:-La thérapie par compression ou contention consiste par exemple à étouffer l’enfant    sous une couverture pour renaître. C’est ce qui se passa avec Candace.

-Une autre est une Séance de câlin où l’on force l’enfant à manifester de la tendresse à l’égard de ses parents adoptifs pour les rendre heureux.

-Et la troisième est la phase dite de consolidation, un process thérapeutique criminel où est évalué l’attachement de l’enfant à sa mère adoptive.
Lors d’une séance brutale de contention, Candace a suffoqué sous le poids des couvertures, de celui de sa mère et des thérapeutes. Le martyre de la fillette a a duré près de 70 minutes, comme en témoigne l’enregistrement vidéo. Ce qui est délirant, c’est que la mère adoptive de Candace était infirmière en psychiatrie; elle est restée de marbre aux appels de détresse de sa fille. Candace fût mise en position foetale et emballée fermement dans une couverture jusqu’à la tête (sécurisée par un noeud), symbolisant ainsi le ventre maternel.

Quatre grands coussins et neuf oreillers furent placés autour d’elle, pendant que deux thérapeutes et deux assistantes se mettaient à califourchon sur  elle. Un poids de 300 kilos pour une enfant pesant 31 kilos. Candace devait pour renaître sortir la tête première  de ses draps. Se appels à l’aide furent perçus comme un caprice et une crise de colère (faisant partie de la thérapie). Il lui fût répondu: « Marche ou crève ». Candace répliqua: « crever pour aller au paradis? »… oui, lui répondirent alors ces monstres…Elle mourut ainsi étouffée; Le drap déchiré près de ses pieds témoigne de sa lutte pour sortir de l’enfer de cette coercition physique monstrueuse.

Lors du procès, les deux thérapeutes Connell Watkins et Julie Ponders ne manifestèrent aucun remord. Elles furent toutes les deux condamnées à 16 ans de réclusion, le minimum pour maltraitance ayant entraîné la mort d’un enfant. La mère adoptive ne fût pas poursuivie mais sa réaction a de quoi  laisser pantois. On lui avait proposé d’appeler en mémoire de sa fille morte « la loi Candace » interdisant le rebirthing , et elle déclina cette invitation par ces mots: « non, ce serait lui faire trop d’honneur.»

Candace ne fût pas la seule enfant à mourir avec cette thérapie barbare. En 1996, David Polreisbeys, un enfant russe adopté et diagnostiqué comme souffrant de RAD, et soigné comme tel par les méthodes du reparentage. Il fut battu à mort par sa mère adoptive avec une cuillère en bois sur les conseils des thérapeutes.

En 1995, Krystal Tibbeys âgée de trois ans fût tuée par son père adoptif. Les thérapeutes lui avait enseigné comment faire une thérapie de l’attachement à la maison pour dresser l’enfant. Il devait s’allonger sur la tête de l’enfant, et devait appuyer fortement  sur son estomac pour induire une respiration abdominale dans l’espoir de déclencher la colère refoulée de Krystal. Les côtes brisées, l’enfant mourut étouffée.

Deux ans après la mort de Candace, une enfant de quatre ans, Cassandra mourut dans des conditions atroces au cours  d’une séance « d’intervention paradoxale » conseillée par les thérapeutes du reparentage. Comme elle avait volé le soda de sa soeur, les parents l’ont ligoté et lui ont versé environ deux litres d’eau dans le gosier. L’enfant mourut noyée pour avoir bu trop d’eau. La  thérapeute était celle qui avaitt tué  Krystal.

Aujourd’hui, grâce à la loi Candace, ce rebirthing fait l’objet d’une interdiction dans de nombreux états aux Etats Unis.

 

La rédaction de ce post n’aurait pas pu avoir lieu si certains de mes amis médecins et moi-même n’avions pas correspondu avec la regrettée Patricia Crossman, une psychologue qui n’a pas hésité a rendre un « Awards » qu’elle avait obtenu en tant que praticienne confirmée de l’analyse Transactionnelle. Lorsqu’elle s’est aperçue des dérives de cette méthode, elle n’a eu de cesse de dénoncer les dérives de cette thérapie. Et c’est au cours de l’un de ses articles sur le net, jeté comme une bouteille à la mer, que sommes rentrés en contact avec elle. 

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