Le sourire est essentiel chez l’homme et l’expression de nos émotions. En souriant, nous révélons à autrui une part de nous-même.
En 1988, une étude devenue célèbre, enseignée en psychologie et publiée dans la revue Psychological Science disait que le sourire influençait notre humeur. Alors, faudrait-il se forcer à sourire? Pas si simple, c’est que montre quelques années plus tard la duplication de cette étude. Elle dément la conclusion originale, à savoir que le sourire agissant sur l’humeur n’était pas conforté ( la rétroaction faciale totale). Ce n’est pas faute d’avoir essayé, et en essayant de coller le plus possible à l’étude originale. 17 laboratoires du monde entiers et 1894 étudiants avaient été mobilisés. Mais les uns et les autres se renvoient la balles sur les biais méthodologiques. Il est cité dans un article de Christian Jarret pour le Huffington Post une recherche impliquant des personnes ayant eu des injections de Botox.
Mais comment reconnaitre un sourire sincère? Sébastien Korb de l’Université du Wisconsin-Madison et Didier Granjean de l’Université de Genève et leurs collègues ont montré que nous évaluons la sincérité d’un sourire en le reproduisant en « miniature » par des micro contractions automatiques invisibles de notre propre visage. Un sourire authentique exprime une réelle émotion positive comme la joie ou les plaisir par exemple. Nous comprenons autrui en activant les mêmes schémas musculaires que lui; nous rejouons dans notre corps avec ces micro contractions une version miniature de l’expression d’autrui. Cette théorie se fonde sur les travaux de Williams James (fin XIX siècle) et sur la découverte des neurones miroirs (ces neurones qui s’activent de la même façon quand on effectue une action et quand on regarde un autre la faire. On s’est aperçu que si l’on empêchait quelqu’un d’effectuer ces micro contractions mimétiques, en lui mettant un crayon dans la bouche, on distinguait moins bien la sincérité des sourires.
Une étude de l’université du Nouveau-Mexique, décrypte le sourire comme une attitude de soumission, et qui définirait notre statut social. La leçon à retenir serait que lorsqu’on est un dominant, on ne doit pas sourire! À ne pas prendre au pied de la lettre, évidemment!
Les mannequins de haute couture sourient moins que celles qui représentent des marques de moindre importance. Les footballeurs les plus puissants sourient moins que les plus chétifs.
Cette étude est antinomique avec toutes celles qui démontrent les vertus d’un « sourire qui vient du fond du cœur ». Notre sourire définit notre humanité. Le sourire authentique est le révélateur du Soi, du noyau de la psyché est le reflet de nos émotions positives les plus profondes.
Bien sur, il y a les sourires de façade qui correspondent à l’hypocrisie des conventions sociales et ceux qui ne sont pas liés à des émotions positives.
Le sourire a aussi une forte composante culturelle. Comme au Japon. Le voyageur occidental sera frappé par ces visages qui lui semblent inexpressifs. Le japonais ne regarde pas dans les yeux comme nous. C’est contraire à sa culture. La pudeur, la timidité, les usages défendent le japonais de laisser transparaître sur son visage ses émotions et ses sentiments. La neutralité du visage a valeur de consensus. Malgré les apparences, au Japon, le sourire est l’expression la plus codifiée, et est présent dans toutes les situations. Ce qui a fait dire au jésuite Luis Froid que « les salutations se font toujours et sans faute avec un faux sourire».
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