UNE ÉTIOLOGIE PSEUDO-SCIENTIFIQUE DE LA BOULIMIE

Comme prise en charge, il leur est proposé une méthode douteuse permettant aux supposés souvenirs d’abus de ressurgir.

©Giuseppe Muscio

C’est archi connu du grand public, les troubles de la conduite alimentaire ont une origine psychique. C’est l’item 69 du DSM V. Ces troubles ont en commun, sous-jacent aux perturbations alimentaires, des désordres dans la perception de l’image du corps. Succinctement résumé, les prédispositions font état de la fréquence de l’anxiété, de la dépression, d’une fragilité psychologique, d’un sentiment d’insécurité, d’envie, d’ambition, d’une mauvaise estime de soi, de besoins affectifs, etc…Toutes ces causes, bien évidemment  ne prédisposent pas à la survenue d’un trouble alimentaire (boulimie ou anorexie) à l’adolescence mais soulignent une fragilité de la psyché. Quant aux évènements déclenchants, ils ne sont pas spécifiques et la liste est longue. Et pourtant, cette approche étiologique des troubles du comportement alimentaire n’a pas toujours été de règle.

Nous allons donc revenir  aux années 90 comme le montre  l’affaire Ramona, une sombre histoire de sérum de vérité: deux thérapeutes  et un hôpital furent condamnés à verser des dommages et intérêts conséquents pour avoir implanté des faux souvenirs à Holly Ramona, traitée pour une boulimie et une dépression par Amytal (sérum de vérité). L’affaire Ramona est exemplaire au sens où elle démontre la dangerosité de certaines méthodes de psychothérapies non validées et une étiologie de la boulimie non validées par la science. Elles ne respectent pas le principe du « primum non nocere » qui se traduit par « d’abord ne pas nuire ».

Une certaine étiologie de la boulimie remonte à Judith Lewis Herman qui théorisa sur les victimes de violences domestiques et de viols. La psychologue faisait le parallèle entre le stress post-traumatique des vétérans du Vietnam et des femmes victimes de viol. Pour elle, l’impact sur la psyché du trauma des violences domestiques et du viol était pareil à celui des vétérans du Vietnam. Dont l’altération de la mémoire. Mais à l’époque, les neurosciences sur le fonctionnement de la mémoire n’étaient pas aussi pointues qu’aujourd’hui. Pour prendre en charge ces victimes, Judith pensait qu’une thérapie verbale était insuffisante, et qu’il fallait trouver une autre méthode susceptible de faire se souvenir ces victimes de ces violences sexuelles pour que leur état psychique s’améliore.

Or, il est impossible de se souvenir avant l’âge de 7 ans. Des chercheurs de la faculté Emery, ont démontré que les souvenirs de la petite enfance s’effaçaient à partir de 7 ans. Dans la construction de la mémoire autobiographique d’un adulte, la faculté d’oubli est un processus aussi important et normal que le processus de mémorisation; ceci permettant ainsi la mise en place d’une mémoire autobiographique plus concrète et plus complexe. Ce qui n’est pas le cas dans l’approche théorique des thérapeutes qui partent à la pêche chez leurs patients des souvenirs traumatisants avant l’âge de sept ans.

Dans cette lignée théorique, de fil en aiguille, les troubles du comportement alimentaire, dont la boulimie avec la dépression majeure vont devenir la preuve d’une violence sexuelle passée. Comme prise en charge, il leur est proposé une méthode douteuse permettant aux supposés souvenirs d’abus de ressurgir. Cette nouvelle famille pseudo-scientifique porte le nom anglais de « Memory Recovered Therapy » (MRT) ou les thérapies pour se souvenir. Leur principe est basé sur la régression dans le temps, une plongée en  en état modifié de conscience dans le passé du sujet jusqu’à l’événement traumatique. Il ne s’agit pas de quelques heures, ni de quelques jours, ni de quelques mois mais de décennies entières qui remontent, la plupart du temps à la prime enfance, en pleine période de l’amnésie infantile. On propose à la (supposée) victime d’abus de régresser dans son enfance. De préciser, qu’elle le fait avec sa mémoire et son cerveau d’adulte; ce que n’ont pas compris ces pseudo scientifiques. 

Dans les années 90, nombre de thérapeutes pensaient que l’étiologie de la boulimie avec un épisode majeur de dépression  était la preuve tangible d’un abus sexuel durant l’enfance et dont la victime ne se souvient plus. Frappée d’une sorte d’amnésie, mécanisme de refoulement du trauma! Confrontées à ses souvenirs, les victimes vont pouvoir se souvenir de leur agresseur, retrouver une meilleure estime de soi et une bonne image du corps. Cela partait d’un bon sentiment mais ce traitement de la boulimie repose sur des postulats faux dont Holly Ramona et son père ont fait les frais.Les thérapeutes n’ont pas appliqué le principe du « no primum nocere », et ont appliqué sur Holly une MRT, notamment l’Amythal, connue pour sa dangerosité; notamment celle de l’implantation de faux souvenirs. Selon eux, les souvenirs de trauma peuvent disparaître de la conscience des laps de temps impressionnants, des décennies entières.

 Ce postulat implique que même les patientes qui ne signalent pas de souvenirs d’abus méritent systématiquement des investigations pour manipuler leur mémoire sur ce principe de la régression dans le temps pour que leurs troubles s’améliorent. L’on ne peut constater que dans les MRT  et le syndrome des faux souvenirs, le terme « d’amnésie dissociative » revient souvent sur le tapis pour justifier l’oubli total  d’un trauma sur des décennies. Aujourd’hui, il est remplacé par celui d’amnésie traumatique, mais le mécanisme reste le même. En fait, le terme d’amnésie est joyeusement dévoyé pour expliquer que la mémoire fonctionne comme un magnétoscope, et qu’il est possible de  récupérer d’une façon « quasi miraculeuse » des souvenirs par une technique altérant la conscience. 

Dans l’un de ses articles, le psychiatre Harrisson Pope explique d’une façon simple la méthodologie de ces thérapeutes pseudo scientifiques: Holy avait subi un abus sexuel, facteur étiologique de sa boulimie. En résumé, A précède B. Cela ne veut pas dire que A est le facteur étiologique de B. C’est du même tonneau que si l’on disait que les obèses adorent mettre des édulcorants dans leur café plus que les minces. Cela ne signifie pas que les édulcorants sont la cause de  l’obésité. Son étiologie, en somme.

Pour en savoir plus sur l’amnésie dissociative très en relation avec les MRT, le lecteur peut se reporter à l’article dûment documenté du Dr Marc Gozlan sur son blog réalités Biomédicales « Ces patients frappés d’amnésie après un stress intense ». C’est une approche rigoureuse qui ne fait aucune part à l’approximation scientifique, et si l’on retrouve le terme d’amnésie dissociative, cela n’enlève rien à l’existence des faux souvenirs induits (non évoqués dans  le dit article).

Les thérapies comportementalistes donnent d’excellents résultats. Holly Ramona fut d’ailleurs traitée, plus tard, avec de la fluoxetine (Prozac) avec succès. Le risque majeur d’une MRT est de créer des faux souvenirs, de rompre les  les liens familiaux, et faire traîner en justice des innocents pour abus sexuels. Certains patients se sont rétractées, mais pas tous!  Pour d’autres, ces faux souvenirs se sont transformés en certitudes, et sont devenus leur raison d’être, de vivre, et ils ont rompu avec leur famille. C’est tellement ancré dans leur mémoire qu’il est impossible de faire marche arrière! 

Tout thérapeute a la liberté de choisir une autre thérapie en l’absence d’autre traitement.  Mais ce n’est pas le cas pour la boulimie et de la dépression.

Malgré l’évolution des connaissances scientifiques sur la mémoire, certains thérapeutes insuffisamment formés, créent encore des faux souvenirs chez leurs patients. Y compris en France.  Alors quelle que soit la thérapie, d’abord ne pas nuire: « Primum non nocere ». Une prise en charge médicale et  pluridisciplinaire est préconisée en priorité dans les troubles de la conduite alimentaire.     





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ET SI NOUS PARLIONS DES ÉPIDÉMIES PSYCHOLOGIQUES?

À partir des années 1990, les États-Unis vont devenir le foyer privilégié de maladies psychogènes et de ces mutations de l’hystérie, amplifiées par les médias modernes et les peurs millénaristes de la fin du XX siècle.

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©Hulya Özdemir

De nombreux débats sur la planète virtuelle -les réseaux sociaux, les forums et les médias mainstream- obéissent à des lois qui favorisent les épidémies psychologiques qu’on peut aussi nommer hystérie collective. Ces épidémies psychologiques organisent le fonctionnement de la psyché sur un mode manichéen où tout est soit blanc ou bien tout noir, et ainsi favorise un comportement grégaire. La demie-mesure avec des arguments nuancés disparaît au profit de généralités ou de sophismes.
Les épidémies mentales, la contagion mentale ou les folies collectives (on peut les appeler comme on veut) ont toujours existé. Le médecin et psychologue Georges Dumas avait déjà décrypté, en son temps, le phénomène de la contagion mentale et des épidémies psychologiques à travers les émotions. Écrit en 1911, sa définition est toujours actuelle même si le vocable est différent, changeant ainsi la forme sans changer celui du fond qui correspond aux mêmes mécanismes. Ainsi, sous l’angle des sciences humaines -psychologie, sociologie voire de la psychiatrie-Georges Dumas définit  la contagion mentale comme un mécanisme par lequel les états moteurs, affectifs, représentatifs se propagent d’un individu à un autre et ils ne diffèrent d’opinion que lorsqu’il s’agit de caractériser avec précision ce mécanisme.

Et pourquoi ne pas inclure dans ces épidémies psychologiques et leur contagion mentale  la psychologie des foules avec leur unité mentale spécifique? L’ouvrage de Gustave Lebon, « La Psychologie des foules » (datant de 1895) reste encore la meilleure grille d’analyse. Les caractères spéciaux  de la foule sont qu’elle est toujours dominée par l’inconscient, l’occultation de la personnalité individuelle, la disparition de la vie cérébrale au profit de l’émotionnel et l’abaissement de l’intelligence. La foule ainsi constituée, la contagion va s’effectuer par la suggestibilité.

Après avoir cité ces deux auteurs incontournables, où en sommes nous aujourd’hui? Il y a aujourd’hui l’apport de Freud dans ces folies collectives. Des auteurs contemporains ont formulé l’hypothèse que certains troubles psychiatriques ou psychosomatiques seraient des formes contemporaines de l’hystérie de conversion décrite par Charcot et Freud à la fin du XIX siècle. Ils fonctionnent sur le mode opératoire d’une épidémie virale. Ces épidémies psychologiques sont liées aux mouvements sociaux et leur impact collectif est favorisé par les médias, le net et les réseaux sociaux.

En 1977, le ton fut donné par la féministe et critique littéraire américaine Elaine Showalter qui élabore finement cette notion d’épidémie psychologique avec le néologisme « d’hystoire ». Il peut faire sursauter les puristes mais il est pertinent à bien d’égards. « Hystoire » comme on s’en doute est la contraction du mot histoire et de celui d’hystérie. Le livre où elle développe cette thèse est  « Hystories: Epidemics Hysterical and Modern medias » ( livre non traduit en français), et il figure en bonne place dans un article du journal The Lancet, une revue de bonne facture, publié le 30 mai 1998. Cette grille contentd’analyse est pertinente sur de nombreux points, mais vivement critiquée par les associations de patients et de médecins pour ce néologisme et cette explication audacieuse sur certaines de ces épidémies psychologiques. En fait, Elaine Showalter est une féministe de la première heure, celle où l’on parle d’émancipation féminine et non d’un rejet de tout ce qui est masculin et d’un patriarcat forcené où l’homme a oppressé la femme pendant des millénaires. La critique littéraire Elaine Showalter attribue la propagation de ces nouvelles épidémies psychologiques à  la troisième vague des féministes, celle que l’on appelle le féminisme victimaire. Le néo-féminisme.

Comment se manifestent ces nouvelles formes d’hystéries individuelles qui se propagent comme des épidémies infectieuses? Elaine Showalter étaye son concept « d’hystoire » à l’aide d’anecdotes:

-Dans le Midwest, une infirmière, atteinte du syndrome de fatigue chronique, se suicide avec l’aide du Dr Jack Kevorkian, encore appelé Dr Death, pionnier de l’euthanasie  qui aidait à mourir les cas médicaux les plus graves.

-Dans le Yorkshire, un jeune vétéran atteint du syndrome de la guerre du Golf voit sa carrière et son mariage détruits.

-Et le cas de Ramona, cadre dans une grande entreprise licencié de son entreprise car il est accusé d’inceste par sa fille Holly, victime de faux souvenirs après une thérapie sous Amythal (sérum de vérité). Le tribunal accordera à M. Ramona des dommages et intérêts en réparation du préjudice subi. Cette histoire est évoquée dans mon post L’affaire Ramona, une sombre histoire de sérum de vérité.

-Dans le Massachusetts, un professeur de Harvard, lauréat du prix Pulitzer, prétend que les Petits Gris (des aliens) en visitant les États-Unis enlèvent et se livrent à des expérimentations sexuelles sur des milliers d’Américains.

-Dans l’Oklahoma, un militaire traduit en cour martiale, Timothy McVeigh raconte à ses avocats que le gouvernement , lui a implanté une puce dans le corps durant  la guerre du Golfe pour le contrôler.
-Dans le Montana, des adeptes de la théorie du complot prétendent que le gouvernement fédéral, armé de bombes et d’hélicoptères noirs, modifient chimiquement le sang des citoyens des États-Unis pour créer un nouvel ordre mondial.

Pour elle, ces cas disparates illustrent ces hystéries individuelles qui produisent des épidémies psychologiques. En prônant cette thèse du grand retour de l’hystérie, Elaine Showalter prend le contre-pied des spécialistes qui parlaient de sa disparition.

Certains médecins ont affirmé que la médecine moderne identifiait l’hystérie comme une maladie organique méconnue, ont eu raison d’elle. Des historiens et des sociologues l’ont reléguée comme un trouble  de l’ère victorienne, et qui grâce à l’émancipation féminine a diminué. Les psychiatres des années 70 expliquèrent que les hystéries de conversion n’étaient en somme que des expressions de l’anxiété, et que le développement de la psychanalyse avait éradiqué ces formes extrêmes. Selon l’analyste britannique Harold Merskey, les hystéries de conversion ne se produisent plus que dans les zones non psychanalytiques (Afrique du Sud, Corée du Sud, Sri Lanka ou Nigeria). Rappelons que nous sommes en 1978, et l’ethnopsychiatrie n’était pas encore très développée pour expliquer des manifestations culturelles perçues comme des troubles de la psyché pour des Occidentaux mais tolérées dans d’autres sociétés.

Elaine Sholwater ne fait que reprendre les théories freudiennes psychanalytiques, fort peu appréciées outre Atlantique, et même si l’auteure de ce post n’est pas branchée psychanalyse, il fat admettre une certaine pertinence dans le concept qui explique des troubles de la psyché qui se retrouvent répertoriées dans le DSM au fur et à mesure de ses révisions.  L’hystérie n’a pas disparu mais a simplement emprunté d’autres formes que celle du temps de Freud. À partir des années 1990, les États-Unis vont devenir le foyer privilégié de maladies psychogènes, et de ces mutations de l’hystérie, amplifiées par les médias modernes et les peurs millénaristes de la fin du XX siècle. Les hystériques modernes trouvent toujours des sources externes à leurs problèmes psychiques: un virus, une atteinte à la pudeur qui se traduit par un abus, une guerre chimique, un complot satanique ou encore l’infiltration étrangère. Un siècle après Freud, de nombreuses personnes refusent toujours des explications psychologiques à leurs symptômes. La cause serait extérieure et non névrotique.

Les psychothérapies new-age, le fondamentalisme religieux, la paranoïa politique forment, entre autres, le creuset de ces nouvelles hystéries virulentes et contagieuses en ce siècle. On pourrait y inclure la sensibilité électromagnétique. La panique atteint des proportions épidémiques, et  l’hystérie se manifestant par la suprématie de la pensée magique cherche des boucs émissaires et des ennemis sous les traits de médecins antipathiques, de pères incestueux, de commerce avec  le diable, d’extraterrestres et de complots gouvernementaux. Les hystoires sont plus contagieuses que par le passé avec la technologie high-tech qui diffuse à flots continus toutes sortes d’informations (des vraies et des fakenews). Les bouleversements écologiques, l’urbanisation intense, les voyages low-cost, ajoutés à l’interaction humaine favorisent ces mutations de l’hystérie. Elles se répandent par des histoires qui circulent et s’auto-entretiennent avec les livres de développement personnel, des articles de journaux, des talk-shows télévisés, des séries cultes, des films, l’Internet et même la critique littéraire avide de populisme. Ces hystéries se multiplient rapidement et de façon incontrôlée à travers les médias populaires, les e –mail et les réseaux sociaux.

Selon le point de vue d’Elaine Showalter, l’hystérie n’est qu’un symptôme culturel de l’anxiété et du stress. Les conflits qui produisent les symptômes hystériques sont authentiques et universels. Les  hystériques ne sont pas des tricheur(se)s, et les thérapeutes qui diagnostiquent les hystoires  sont (la plupart du temps) sincères dans leur diagnostic.Et il y a dans tous les cas une réelle souffrance psychologique à prendre en charge. Les épidémies psychologiques sont construites sur la souffrance des patients, les soins pseudo-scientifiques de la psyché, les membres du clergé, les parents dévoués, la police, le féminisme victimaire et le communautarisme.

Si Elaine Showalter dénonce les techniques de thérapies à base de drogues ou pseudo-scientifiques, supposées faire remémorer des souvenirs oubliés depuis des lustres, les livres de développement personnel, elle croit au rôle essentiel du professionnel  de la psychothérapie et de la psychopharmacologie pour aider les gens dans la vie quotidienne à lutter contre ces épidémies d’hystéries.
Est-il possible de les arrêter ces épidémies psychologiques? Difficile à l’ère du virtuel mais on peut déjà les endiguer avec de la persévérance pour contrer  cette contagion mentale entretenue par la presse, les rumeurs, les peurs collectives te les théories du complot. Accepter l’interdépendance entre l’esprit et le corps, et reconnaître les syndromes hystériques comme une psychopathologie universelle de la vie quotidienne avant de démanteler les mythologies stigmatisant. Il faut défendre certaines idées de Freud compatibles avec les avancées de la science, et rétablir la confiance dans la psychothérapie avec des professionnels aguerris et avec une bonne formation scientifique de base.
Il faut dénoncer la nocivité des talk-shows TV et des livres de développement personnel qui sont parole d’évangile pour le grand public, et notamment les femmes qui n’ont souvent pas accès à d’autres sources d’information. Autrement dit, éduquer à l’esprit critique.

Le livre  développant la notion d’hystoire a provoqué la colère de certains professionnels de la santé et des patients qui souffrent des troubles évoqués par Elaine Showalter. La controverse a essentiellement porté sur le SFC (syndrome de fatigue physique).  On a reproché à Elaine de ne pas être médecin et de ne pas être assez scientifique. Mais elle n’a peut-être pas tout à fait tort! Le SFC est encore un mystère pour la science! La cause de cette fatigue extrême n’est pas connue. Ainsi que le fait remarquer le Pr de Korwin«Cela est très déroutant car, malgré de très nombreux travaux réalisés, sa physiopathologie n’est toujours pas élucidée» . Les médecins n’ont pas de solution et la prise en charge repose sur un soutien  psychologique.

Concernant le syndrome de la guerre du Golfe, les scientifiques soulignent le fait qu’il n’est pas forcément lié au stress psychologique du combat, mais peut-être aussi à l’exposition à certains agents chimiques sur le théâtre des opérations, et qui  pourrait être corrélé à l’augmentation des cancers du cerveau. D’autres troubles évoqués par Elaine Showalter comme celui du syndrome des faux souvenirs s’est propagé en France par le biais de pseudo-thérapies. Grâce aux avancées neuroscientifiques sur le fonctionnement de la mémoire, il est plus facile aujourd’hui, de dénoncer le côté pseudo-scientifique de ces techniques douteuses qui ont fait le lit des faux souvenirs. Si son néologisme d’hystoire est controversé, l’analyse d’Elaine Showalter sur les nouvelles formes des épidémies psychologiques reste pertinente sur de nombreux points.

Sources:

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