NON, L’AMOUR NE DÉPEND PAS DE LA GÉNÉTIQUE!

L’enquête du Colorado révèle que les époux sont génétiquement plus similaires que des paires d’individus choisis au hasard.

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Peynet

Vous pensez certainement que vous êtes libre de convoler avec la personne de votre choix. Romantique que vous êtes! Sourire. La science de la génétique du comportement va vous désillusionner. Le choix des conjoints serait en partie inscrit dans le génome. 

En 2014, des chercheurs de l’université de Colombia (Colorado) de l’Académie Nationale des Sciences ont publié, les résultats d’une étude sur la génétique du comportement sur la constitution des couples. Leurs conclusions viennent bousculer les certitudes sur le libre choix du conjoint. L’enquête du Colorado révèle que les époux sont génétiquement plus similaires que des paires d’individus choisis au hasard. Plus de paires d’ADN similaires que des paires de personnes aléatoires. Les similitudes génétiques entre époux se déterminent pour un tiers par rapport à celles de l’éducation. Toutefois, le facteur social de l’éducation l’emporte sur le patrimoine génétique.

En France, l’une des enquêtes les plus marquantes est celle du sociologue Alain Girard,   réalisée en 1953, sur le choix du conjoint à la question suivante: « Qui épouse qui »?. Depuis, on a perdu l’habitude de voir des enquêtes de grande envergure sur la formation des couples,  le mariage corrélés à l’éducation, le groupe social, l’âge, la nationalité, le lieu de naissance ou la proximité géographique.

Pour savoir « qui épouse qui », au XXIe siècle, faut-il vraiment faire appel à la génétique? L’enquête en génétique du comportement du Colorado semble insolite à première vue, mais elle est dans l’air du temps.  Aujourd’hui, l’exploration du génome humain est un axe de recherche qui a le vent en poupe, et de plus en plus appliquée au comportement humain. «La génétique du comportement cherche dans quelle mesure notre « carte d’identité » génétique (ou « génotype ») peut influer sur nos comportements (qui sont inclus dans nos « phénotypes », ou produits observables de l’expression des gènes).»(Jean-François Marmion)

Qu’est-ce que cela induit même si les chercheurs du Colorado ont été rigoureux? Car ils l’ont été. Leur démarche scientifique est imparable. Elle est standard avec son marqueur génétique, les SNP (Single nucléotide polymorphism) et avec le marqueur sociologique de l’éducation, en vigueur dans toutes les enquêtes sociologiques.

Ce n’est pas la première enquête sur le choix du conjoint en génétique du comportement. Il y eu celle de 2011 menée par l’équipe Franco-sino-britannique, avec un autre marqueur. Elle avait découvert une région du génome humain (appelée le MHC) ayant une incidence positive sur le choix du conjoint via certaines molécules odorantes (cette préférence était avantageuse car elle a pour effet la diversification des défenses immunitaires des enfants du couple).

Le nom du marqueur génétique va varier d’une enquête à une autre, sur le même thème, mais c’est l’arbre qui cache la forêt. Le principe de se servir de la science génétique pour décrypter la destinée des gens, ici le choix du conjoint, doit interpeller au niveau de ses interprétations qui ne sont plus au service de la science mais à celles d’idéologies douteuses.

Certains points de l’étude des chercheurs américains sont susceptibles de heurter, et on est tentés de penser à d’éventuelles dérives idéologiques potentielles. Mais outre Atlantique, les études comparatives entre ethnies sont fréquentes alors que chez nous, elles susciteraient une levée de bouclier.
Les chercheurs ont choisi d’étudier 825 Américains « constitués d’individus blancs » (sic) en précisant qu’ils sont « non-hispaniques (sic). Selon les sources, la présence hispanique représente aujourd’hui la première minorité ethnique des États-Unis. La croissance des populations hispaniques/latinos étasunienne est due au flux migratoire de ces populations et à leur descendance.

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