INCURSION DANS LE MONDE DANGEREUX DES MÉDECINES ALTERNATIVES

Le décodage biologique est inscrit sur la liste des pratiques à risque de dérives sectaires suivant des critères d’identification précis.

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Avec les confinements successifs, les médecines alternatives ont prospéré, faisant de nombreuses victimes. Le phénomène n’est pas nouveau mais avait été déjà observé depuis plus de vingt ans par la Miviludes et son milieu associatif, mais est aujourd’hui amplifié par les réseaux sociaux.

Récemment diffusé sur France 2, dans le cadre de l’émission « Les yeux d’Olivier » le reportage Sous influence », rapporte le témoignage douloureux de Nathalie dont la mère à 60 ans est morte d’un cancer du sein. Sa fille a été témoin de la descente aux enfers de sa mère. Atteinte d’un cancer du sein et sous l’influence d’une pseudo médecine qui prône l’auto-guérison, elle n’a jamais reçu de soins jusqu’à sa mort. Ce charlatan s’était autoproclamé ostéopathe, en rappelant que cette spécialité déclenche l’ire de nombreux médecins qui ne comprennent pas le bien fondé de cette discipline surtout quand ils en constatent les dégâts sur le plan médical. Et s’il n’y avait que lui! Sa mère était sous l’influence de tout un groupe de thérapeutes dont certains étaient infirmiers et médecins.

L’ostéopathe a suivi la mère de Nathalie pendant 10 ans pour une fibromyalgie. Selon lui, c’était la manifestation d’un conflit et jamais, il n’a été évoqué la possibilité d’un cancer. Elle ne consultera aucun médecin généraliste, ni oncologue et ne prendra aucun antalgique malgré des souffrances intenses. En guise de traitement médical, il lui conseillera de mettre de l’oignon, du jus de. citron, de l’argile verte sur la tumeur nécrosée. Demandez à votre médecin généraliste ce qu’il en pense!

Pendant les dix huit derniers mois de sa vie, elle fut suivie uniquement par un ostéopathe et un médecin homéopathe, tous les deux adeptes de la biologie totale et de la nouvelle médecine germanique (NMG). Malgré le fait que ces méthodes contiennent, les mots biologie et médecine, des termes qui peuvent apparaître comme des références scientifiques sérieuses, ces dénominations cachent en réalité des pratiques charlatanesques.

Alors démystifions la biologie totale et la MNG qui laisse penser qu’il s’agit de méthodes innovantes et performantes qui laissent penser que c’est le Graal du soin.

Qu’est-ce que la biologie totale ?La nouvelle médecine germanique a été créé par le docteur Ryde Geerd Hamer. Son socle idéologique repose sur ce précepte: aucune maladie n’est incurable, et pour guérir il suffit de connecter les malades à leurs facultés d’auto guérison. La maladie est toujours utile, pour la survie de l’individu. Ce qui compte, ce n’est pas la réaction biologique (les symptômes et le diagnostic), mais plutôt la réaction de la psyché de la personne malade. La manière dont vit l’individu, ses émotions, son stress, etc. face a la maladie.

L’épicentre de la biologie totale est celui de la maladie causée principalement par un conflit psychologique non résolu. Qu’à cela ne tienne, avec la NMG, c’est une véritable révolution psychique qui est proposée au malade: il faut rééduquer la psyché de la personne malade. Évidemment, c’est à l’opposé de la médecine reposant sur l’EBM (l’Evidence based Médecine). Selon le dictionnaire médical, ce concept est de origine anglo-saxonne où tout affirmation est vraie si elle est étaye par la recherche clinique. Son équivalent français et la médecine factuelle et la médecine fondée sur les preuves.

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DÉRIVES SECTAIRES: LES DOSSIERS NOIRS DU CHAMANISME HALLUCINOGÈNE

Toutes les sectes s’avancent masquées et le pseudo-chamanisme amazonien n’échappe pas à cette règle.

©Joe Webb*NEW* Heaven and Earth – Silkscreen http://www.joewbbar.com

Ce post raconte une histoire personnelle qui m’est arrivée, il y a vingt ans. Elle est à l’origine de certains posts de mon blog. Je voulais écrire un livre sur les dérives sectaires du chamanisme amazonien, et notamment sur l’emprise chimique de l’ayahuasca sur des Occidentaux partis au Pérou en quête spirituelle et manipulés par des pseudo-chamans. De l’eau s’est écoulée sous le pont, mais cette dérive c’est toujours d’actualité. Allez savoir pourquoi! Chaque rapport annuel de la MIVILUDES cite le chamanisme. Mon expérience se situe entre 2002 et 2005. L’ayahuasca est inscrit depuis 2005 (JO du 3 mai 2005, publication de l’arrêté du 20 avril modifiant l’arrêté du 22 février 1990) au registre des stupéfiants, que ce texte présente comme une liane originaire d’Amérique latine ou comme une décoction.

Quant au livre, il n’est jamais sorti car le manuscrit a été remis entre les mains de la MIVILUDES. Pourquoi? C’est une longue histoire sur laquelle je ne tiens pas à m’étendre. Il vaut peut-être mieux d’ailleurs! Cette expérience n’étant pas constructive car « Vox clamantis in desert », depuis, j’ai jeté l’éponge de la lutte contre les dérives sectaires. Est ce que quelque chose a changé hormis le fait qu’il y ait des militants actifs contre les dérives sectaires sur les réseaux sociaux, sans continuité avec un travail fait depuis plus de trente ans comme si les compteurs étaient remis à zéro? Je suis sceptique!

Un jour, j’aurais peut-être l’envie de reprendre les notes qui sont au fond d’un tiroir. Qui sait? Ce que je tiens à préciser est que même si l’expérience fut kafkaïenne et rocambolesque, je ne la regrette pas car je n’ai jamais été victime des dérives du chamanisme, même si j’ai été contrainte d’ingérer l’hallucinogène. Quant aux protagonistes qui se sont livrés à ces dérives, ils courent toujours dans la nature et font toujours une publicité d’enfer sur le net et les réseaux sociaux. J’ai eu l’occasion lors d’un colloque international de la FECRIS via le GEMPPI en 2004 de faire une conférence sur cette expérience, et je retranscris le texte intégral de cette conférence ci-dessous, même si certains détails sont obsolètes. Quoique!

LE CHAMANISME, UNE VOIE INTERNATIONALE POUR CONSOMMER DES DROGUES:

« Depuis plus de trois ans, pour écrire un livre à paraître, je mène une enquête sur les dérives du chamanisme hallucinogène. Le chamanisme, dont il est dit que c’est la plus vieille forme de religion observée depuis l’aube des temps, revient en force en Occident dans les milieux de l’ésotérisme populaire.

Ce savoir ancestral des peuples premiers suscite un écho favorable chez ceux qui aspirent à des valeurs spirituelles ou à une certaine forme de sacré. Après la lecture de livres ou à la suite de conférences, nombre de personnes sont séduites par sa pratique. Mais leur crédulité peut être abusée par des charlatans qui proposent à des personnes en recherche de pseudo-pratiques chamaniques pas toujours inoffensives, surtout lorsqu’elles sont conjuguées à la drogue. Leurs leaders sont souvent bien connus de la MIVILUDES, et des associations de victimes dont beaucoup appartiennent au réseau de la FECRIS.

Les traditions chamaniques les plus convoitées sont celles qui utilisent des drogues dans leurs rituels. Particulièrement,  celle de l’Amazonie avec son hallucinogène puissant, l’ayahuasca aux effets proches du L.S.D. D’autres drogues sacrées sont touchées aussi par ce racket. Talonnant  aujourd’hui l’ayahuasca, on trouve la montée en puissance préoccupante de l’iboga, le L.S.D. africain, de la tradition des Bwitis.

Avant ces dérives, l’usage de l’ayahuasca se limitait au cercle restreint de l’Amazonie. C’est une médecine traditionnelle qui soigne les populations locales. Elle est utilisée par les chamans d’Amazonie, appelées les ayahuasqueros, dans le cadre de rites magico-religieux, ayant lieu la nuit. Les maladies pour eux sont d’origine magique et sont à l’opposé de la conception de la maladie occidentale. L’ayahuasca est un breuvage sacré millénaire composé de deux plantes: l’ayahuasca qui a donné son nom au breuvage, une liane géante (le banisteriopsis caapi) qui pousse en abondance dans la forêt amazonienne et une autre, la chacruna, qui contient du D.M.T, un stupéfiant prohibé sur le plan international.

Sous des apparences naturelles, la boisson sacrée des Indiens d’Amazonie est hautement hallucinogène. Ses effets sont proches de ceux du L.S.D, le psycho-actif de référence. Les Amazoniens la surnomment la Liane de la Mort. Celle-ci connaît un nouvel essor en Europe. Diffusée par des micro-groupes sectaires, elle a acquis le statut d’un outil chimique de manipulation redoutable. L’addition de ces groupuscules hallucinogènes, souvent indépendants les uns des autres, créent une nouvelle nébuleuse sectaire, insidieuse et difficilement cernable.

L’ayahuasca permet à des charlatans, à des gourous du Bien-Être, de la médecine et de la psychothérapie de faire commerce de techniques comportementales déstructurantes. Et celles ci font des victimes, en nombre grandissant. Toutes les sectes s’avancent masquées et le pseudo-chamanisme amazonien n’échappe pas à cette règle. Pour illustrer le mécanisme de séduction que les leaders de groupuscules hallucinogènes mettent en œuvre pour recruter des candidats, et comment ils arrivent à faire croire que la drogue amazonienne est anodine, je vais  témoigner de ce que j’ai vécu dans l’un des ces groupuscules sectaires hallucinogène.

Dans le cadre de mon enquête, je me suis infiltrée dans ce milieu très fermé et j’ai pris la drogue amazonienne. Lors d’une deuxième prise, j’ai fait -à défaut de voyage chamanique- un « Bad Trip », provoqué par ses effets puissants. Précisons que je n’ai été victime que de la drogue elle même et non de l’emprise sectaire comme peut l’être malheureusement d’autres victimes. Une sorte d’accident de travail d’un auteur qui est allé un peu trop loin dans son enquête. Je ne recommande à personne d’en faire autant car il n’est pas évident d’échapper à la pression des normes d’un groupe hallucinogène. Je ne suis tombée que dans une partie du piège tendu par deux leaders de groupuscules comme il y en a, hélas, tant d’autres en France, en Belgique et en Europe.

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LES FANTÔMES FACE À LA SCIENCE!

La suggestion joue un rôle non négligeable dans la croyance au paranormal et aux fantômes.

Depuis la crise liée au Covid, la parole scientifique est remise en cause et il y a un engouement pour les parasciences et les croyances au paranormal. Un peu plus de 40 % des Français croient aux fantômes.

Dans le film culte S.O.S Fantômes sorti en 1971, quatre professeurs d’université au chômage, décident d’ouvrir une société d’investigations paranormales. Ils doivent lutter contre un dieu sumérien malveillant. Il s’agit d’une fiction fort sympathique qui reprend la thématique des croyances irrationnelles sur l’existence des fantômes dans la parapsychologie.

Selon l’une des études du psychologue Richard Wiseman, professeur à l’université de la Hetfordshire, 25 % des Britanniques auraient déclaré avoir vu au moins une fois dans leur vie un fantôme. Il semblerait qu’au fil du temps, les fantômes côtoient de plus en plus nos voisins d’outre Manche. En 1950, ils n’étaient que 5% des Britanniques qui les voyaient, 14 % en 1980, 19 % en 2003 et 25 % aujourd’hui. Cette montée en puissance de la croyance aux fantômes est révélatrice du retour de la pensée magique, et à une remise en cause du scientisme depuis une trentaine d’années! S’il n’y avait que les croyances au paranormal concernées, aujourd’hui, les fakenews scientifiques malmènent la méthodologie scientifique!

Le psychologue Richard Wiseman étudie d’une manière rigoureuse le sujet de la « pensée magique » ou de la pensée irrationnelle. Il a publié sur cette thématique plus de 100 articles, notamment dans des revues scientifiques comme Nature, Pyschological Bulletin ou le PlosOne.

Sur son blogRichard Wiseman relate ses recherches dans les lieux hantés. Dont Hampton Court Palace qui serait hanté selon les dires de certains par le fantôme de Catherine Howard, cinquième épouse du roi Henri VIII reconnue coupable d’adultère et fut décapitée. Au XIX siècle, une partie du château fait l’objet de phénomènes étranges dans la galerie où elle avait été trainée en arrière après s’être jetée aux pieds du roi son époux pour demander qu’on la gracie. Richard Wiseman et son équipe de chercheurs ont été sollicités pour enquêter scientifiquement, trouver des réponses rationnelles à ces supposées présences fantomatiques. Selon lui, « ces expériences ne semblaient pas être induites par les connaissances historiques de ces gens sur ces lieux, (avant leur visite); les personnes qui croyaient en l’existence de fantômes aient rapporté plus d’expériences que les mécréants. Certaines de ces expériences ont été causées par des phénomènes naturels, tels que des courants d’air subtils et des changements de température de l’air, et il y avait des preuves provisoires reliant ces endroits où les participants ont rapporté leurs expériences avec certains types d’activité géomagnétique.» Le géomagnétisme n’est pas une activité paranormale!

Les fantômes ne se manifestent pas qu’en Grande-Bretagne, et nous en avons aussi en France. Ainsi, des événements paranormaux se seraient produits dans une maison en août 2014 Un couple de retraités aurait eu sa maison saccagée par des esprits frappeurs. Les médias nationaux comme TF1 et FR3 avaient relayé ce fait divers paranormal au même titre qu’une prouesse scientifique.Ceux qui croient au paranormal ont en été pour leurs frais avec cette histoire de phénomène de hantise. Il s’agissait d’un canular monté de toutes pièces par la propriétaire de la maison et de son neveu de 12 ans.

La suggestion joue un rôle non négligeable dans la croyance au paranormal et aux fantômes, plus particulièrement celle qui est verbale. Et bien évidemment confortée par les médias. Souligné par Richard Wiseman, « Je pense que cela est principalement dû à un nombre croissant d’évocations de fait paranormaux à la télévision. Un simple événement tel qu’un bruissement reste le même, mais la perception psychologique que l’on en a est modifiée ». 

Il y a des lieux qui inspirent ces croyances au paranormal et à la hantise. Ils sont souvent liées au folklore populaire. Une architecture bizarroïde dans un endroit isolé, un meurtre ou un propriétaire asocial et hop la légende de la maison est faite. Parmi ces endroits hantés, il y a la Maison qui saigne à St Quentin dans l’Aisn. les habitants se sont plaints d’entendre la nuit des bruits de casserole ou des gémissements. Les habitants affirment avoir vu les murs qui saignent. La maison finira par être démolie et on découvrira des squelettes de soldats allemands de la première guerre mondiale.

Comment les neurosciences expliquent-elles (hors canular) certains fondements de ces croyances irrationnelles fondées sur des distorsions de la réalité, des hallucinations parapsychologiques, des sensations étranges de présences invisibles auxquelles on donne le nom de fantôme, d’esprit. Cela peut-il arriver à tout le monde ou faut-il souffrir de troubles psychiques pour voir des fantômes?

Une équipe de l’Ecole polytechnique fédérale de Lausanne (EPFL) vient de montrer qu’un tel « sentiment de présence » pouvait être généré en laboratoire, à l’aide d’un robot, par la simple perturbation du mécanisme de perception spatio-temporelle. Cette équipe publie dans la revue Current Biology un article décrivant ce dispositif. De nombreux travaux avaient déjà associé ces « apparitions » à des perturbations cérébrales chez des schizophrènes, épileptiques, migraineux… Autrement dit, les fantômes n’existaient que dans nos têtes.

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QUAND L’EMDR INDUIT DES FAUX SOUVENIRS.

Les faux souvenirs d’abus sexuels induits par une mauvaise prise en charge psychothérapeutique sont un sujet sérieux qui concerne les professionnels de la santé mentale mais aussi le grand public.

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Dans ce blog, certains de mes posts traitent d’un sujet sulfureux qui est celui des faux souvenirs d’abus sexuel induits par une mauvaise thérapie. La mémoire corrompue et falsifiée par une psychothérapie à base de suggestibilité, et est susceptible d’amener un patient à porter des accusations graves d’abus sexuels sur un proche alors que ces violences ne se sont jamais produites.

Les faux souvenirs d’abus sexuels induits par une mauvaise prise en charge psychothérapeutique sont un sujet sérieux qui concerne les professionnels de la santé mentale mais aussi le grand public.

Pour les lecteurs intéressés par les conséquences des faux souvenirs sur la santé mentale des victimes et les conséquences sur leur entourage (certaines personnes accusées à tort de viol derrière les barreaux,) voici quelques uns de ces cas cliniques que vous pouvez lire (ou relire) sur mon blog : Psychothérapie d’une princesse satanique, L’affaire Ramona, Au sujet du film Régression et des adorateurs de Satan, Se souvenir de sa naissance avec le Cri Primal.

Le sujet de ce post est encore celui des faux souvenirs induits par une thérapie à base de suggestibilité. La technique sur la sellette est celle de l’EMDR, et cette dérive de la psychothérapie se passe en Italie. Un psychothérapeute italien a été condamné à de la prison pour avoir induit de faux souvenirs d’abus sexuels chez Sara, une adolescente de quinze ans. La justice a bien identifié le coupable à l’origine des faux souvenirs induits.

C’est une première en Italie. Les dessous de cette affaire sont décrits dans l’article « Un psychothérapeute italien condamné à de la prison pour avoir induit de faux souvenirs » et à lire sur le blog Réalités Biomédicales du journaliste Marc Gozlan, médecin de formation.

Marc Gozlan explique dans son article le déroulement du process des faux souvenirs induits. La technique de l’EMDR n’est pas sans risque car mal appliquée, elle peut falsifier la mémoire. C’est « un procédé oculaire qui réduit la vivacité et la charge émotionnelle liée à la mémoire autobiographique, et permet au cerveau de digérer l’évènement traumatisant...Cela souligne avec force « la nécessité d’une formation appropriée et de programmes éducatifs pour les thérapeutes sur la science de la mémoire », estiment Henry Otgaar et ses collègues criminologues et psychologues.»(sic)

Le psychothérapeute italien est condamné à quatre ans de prison avec interdiction de pratiquer la psychologie et la psychothérapie pendant deux ans. « Le tribunal a motivé son verdict en déclarant que de faux souvenirs ont été implantés par des « méthodes hautement suggestives et inductrices » afin que Sara soit convaincue d’avoir été sexuellement abusée par son père.» (sic)

L’un des points forts de cet article, c’est celui des dialogues entre Sara et son psychothérapeute. Ils mettent en lumière les erreurs à éviter pour conduire un entretien en psychothérapie. Et on voit bien la suggestion du thérapeute qui aiguille les propos de Sara qui aurait été abusée par un ami de son père et par son père.

L’histoire de Sara pose la question de la formation des thérapeutes sur la science de la mémoire et de celle de l’utilisation éthique des techniques suggestives en thérapie.

Faut-il ou non les utiliser? Sont-elles adaptées à tout le monde? Quelle est la balance bénéfice/risque? Depuis les années 80, les dérives des techniques à base de suggestion ont bien été cernées avec les risques de générer des faux souvenirs, mais et il semblerait qu’elles soient toujours prolixes. Derrière certaines de ces techniques, on retrouve souvent cette vieille croyance sur l’existence de traumatismes refoulés dans la mémoire depuis X temps. Comment ne pas se référer à cette étude américaine publiée en 2019 dans Clinical Psychological Science qui indiquait que 9 % des 2 326 patients en  thérapie s’étaient vus interrogés sur l’existence de souvenirs refoulés. »(Sic)

Scott O.Lilienfield (1960-2020) défenseur des traitements et méthodes fondées sur les preuves dans le domaine et coauteur de l’ouvrage « Science et pseudo science en psychologie clinique »a dans son livre « 50 mythes de la psychologie populaire » consacré un chapitre sur les croyances infondées concernant le fonctionnement de la mémoire telles que la mémoire fonctionne comme une vidéo en appuyant sur la touche replay, la mémoire réprimée lors de traumas, etc. Données hélas toujours d’actualité!

Pour lire l’intégralité de cette histoire passionnante, rendez vous sur l’excellent blog Realités Biomédicales du journaliste Marc Gozlan, et ne manquez pas de vous référer à la biographie sur les faux souvenirs qui se trouvent à la fin de son article.